Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Semblantderien@orange.fr

26 décembre 2012

Cristal.

Toute la tension de l'enfant se tenait là, le corps aussi claquant qu'un arc, l'acuité du regard perçant le ciel, l'attente dans
le frémissement d'une onde invisible...silencieuse.
La goutte d'eau venait de se détacher du soupçon des vapeurs, de l'éther, du vent léger.
Elle était en l'état, ronde, lourde, instable, sa surface contenante oscillait...vibrante.
L'enfant, en ligne de mire, traça la genèse de cet évènement.
La goutte prit sa course plombée, donnant la forme, prenant le pic vers le haut, la rondeur accentuée vers le bas, à présent palpable.
Le visage de l'enfant devint plus sensible, ses lèvres prononcèrent un mot sans son, la forme d'un pétale se dessinait là où le dire était absent : pétale de soie en forme bruissante, tel le papier que l'on froisse.
Son regard acéré lissait l'air et la déchirure de la chute.
La bruine furtive et unique cillait l'espace vers lui, laissant éparse quelques sueurs de brumes.
L'enfant essuya quelques sueurs sur son front, juste à l'orée du silence : tout était lent, inéluctable et imparable.
Quelques secondes d'éternité, pressantes comme le fruit d'une vie, suffirent à cet instant pour prédire ce qu'il n'en serait plus.
Alors le temps d'un éclair, le visage de l'enfant se mira sur la surface vibrante de cette minuscule goutte d'eau et au moment où elle éclata sur sa bouche assoiffée, qui ne parlait plus, un rai de lumière les traversa tous deux, déclinant les milles couleurs secondaires d'un arc en cil jamais
battu par aucune paupière.
L'éclair et la déchirure s'unir en une seule vision.

13934_103350089683358_5316616_n

Publicité
26 décembre 2012

Quand je revenais de mes balades silencieuses

Quand je revenais de mes balades silencieuses vers les cyprès, enfant, je me posais sur le banc en pierre devant la maison de mes grands parents, étroite ruelle sombre l'été....fraicheur vivifiante...odeur de la pierre qui transpire ses hivers glacés...clair obscur dont j'apprenais la magie intuitivement....Il se trouvait au dessus de la porte de la maison en face, ce visage que j'attribuais à un ange pétrifié...Passant par là un jour où je n'étais pas encore, restant ici un jour où je fus.

Je pris donc l'habitude de lui parler, intérieurement, silencieusement,alors les mots épars et flottants tissaient une trame compliquée, faite d'histoires ou de bribes qui se défaisaient aussi vite qu'elles s'etaient assemblées....Puis parfois plus rien ne bougeait en moi, aucun mot, aucune syllabe....J'attendais que ce visage frémisse...Rien....Brusquement je partais jouer ailleurs...

Vagues somnolences...Distances et ressac d'un moi qui s'étire vers l'extérieur, simple retour à lui sur le ricochet du visage en pierre, onde sensitive à la surface d'une eau immobile...

79144419_o

 

26 décembre 2012

Au creux.


La grotte ancestrale " D'Enid"

..Quelque relation entre l'ouverture de mon regard et ce qui s'impose d'informe dans la grotte ancestrale... où l'informe cherche trace dans l'imposition rouge de la main aux doigts déliés... où la ligne juste inlassable s'applique en noir de carbone mêlé de graisse : le suif, sebum, pour le double oeil des félidés : léonid, léon, lion et eidos, descendant; pour les pattes et multiples échines du déplacement... il y faut la lumière flottante du feu, de la flamme qui se nourrit et qui transforme en cela même, matière, qui servira à déposer trace sur la paroie de la caverne. L'ombre et le relief, le flou de la fumée et les creux échappés, sont à l'oeuvre de la pensée. La trace rugit... aux quatre coins de la croisée de la pliure, plus un. L'encoignure de ma voix comme papillon piqué au point du décolleté de deux seins comme deux yeux comme deux mains, comme deux monts, deux épaules, comme deux lèvres, deux mamelons comme condition au ravin : la gorge.
La gorge.
déployer ma gorge comme un manteau. manteau qui cachera gorge.
Subtilité paradoxale.
manteau caverne gorge
Ils ne se sont pas dessinés, car, la caverne est leur corps. Leur peau. leur gorge. les tracés sont leurs voix. Caverne, creux de leur humanité pour façon du stylisme de la pensée : leur corps à corps en la caverne... il n'y a pas une seule possibilité de se dessiner sur soi : on ne peux qu'en moduler les volumes du monde vivant, y cherchant mouvement, pour le trait et l'estompage de la chair.

 

 

pollockat_work_in_studio1950

 

Et s'il s'agissait d'en effleurer l'en dedans des
traces signifiantes avant qu'( en) eux naissent le
sens des aspérités, des a-spirations,
in-spirations, des esprits, du sacré, du sacre du
printemps, de la re-spiration nouvelle, de
l'in-s(o)ufflé pour la respiration, celle du
premier mot prononcé qui fait entendre le son, le
feulement, le rauquement, le chuintement des bêtes
fauves au-dehors et la peur au ventre ancestral
qui retient dans la grotte tous les suspens,
pentes suspendues, des images saisies sur la paroi
glissante du périple à naître, n'être, glissement
sur le négatif des mots à venir.

Comme un re-source avant la rivière surgit à la
gorge, dans la gorge, formant gorge chaude du
dehors.

 

20 décembre 2012

A propos de l'autre....

Lettre de Judith à Simon " le moine et la psychanalyste" Marie Balmary.


"Combien d'analystes interpréteraient encore comme homosexuelle la relation Montaigne-La-Boétie, comme incestueuse celle d'Arthur avec sa soeur, selon une pensée qui se croit scientifique à tort puisqu'elle ne sait déchiffrer que les pulsions tandis que l'être humain, son objet d'étude, comporte coeur, âme, esprit, pour parler comme Marx ? Comment l'être parlant a-t-il pu se laisser emprisonner dans cette conception de l'homme ?

Il est vrai que les plus savants d'entre nous ( psychanalystes) ne sont guères entrés dans la "sainte amitié".

Nous ne pouvons pas compter sur les maîtres de la psychanalyse : rien n'indique qu'ils aient jamais fait une telle expérience. Comment l'auraient-ils pu ? Elle n'a lieu qu'entre égaux. Ils étaient incroyants en Dieu, c'est vrai, mais peut-être s'agit-il d'une autre incroyance : l'incroyance en l'autre.

Cherchaient-ils l'alliance ? Je ne le crois pas. Ils connaissaient son importance mais ils voulaient seulement, par science et technique, en extraire la force. Ils cherchaient sur l'âme humaine des vérités saisies à partir de l'autre qu'ils enseigneraient ensuite à leurs disciples et au monde.

Le monde que décrit le maître, comme l'ont été Freud et Lacan, ce monde est un désert d'autre, un pays où on se défie de la confiance. Ce monde est celui du maître. S'il avait abandonné sa maîtrise et cru en la rencontre, il aurait trouvé place parmi nous. Ne vous faites pas appeler maître...L'évangéliste à donc raison. "

 

page43_2

 

20 décembre 2012

Sous venir ( à l'équateur).

Au petit matin des rais de lumière percent la voute des grands arbres.
Les feuilles illuminées projètent des verts laiteux ou tranchants, le dessin
de leurs contours imprègne le sommeil qu'il me reste.

J'ouvre péniblement les yeux.

Des silhouettes tremblantes marchent dans cette ombre lumineuse.
Je verse quelques souvenirs à l'équateur.

523676_459821164036247_1371016702_n


Chaleur suffocante un après-midi d'accalmie à la pluie, elle avançait
au loin sur la terre rouge, une filiforme blanche et ondoyante, son
ombrelle flottant au dessus du visage.

J'ouvre doucement les yeux.

Un vent léger bruissait tout le végétal autour de nous, son sourire à
présent perceptible.
Son regard plisse et fend, accentuant l'expression.
Elle ne sourit plus vraiment.
Elle domine son horizon et marche souveraine.
C'est ainsi qu'elle avançait vers moi.
Une silhouette plus précise incisant tout le paysage, déchirant
délicatement toute l'harmonie des couleurs.
Une femme ouvrant le flou de mon regard.

Je referme doucement les yeux.

Elle a traversé ma mémoire de la même démarche, se retournant une
dernière fois vers moi, son regard éclatant de sollicitude et d'amour
à préserver.

Il me reste tant de mots à dire, ces mots sont mes pas sur un chemin
fragile.
J'équilibre à peine mes ressentis à leur rencontre, j'oscille en eux dans
leur son et leur image.
Avec eux s'ouvrent des pays-sages, ils se déploient en litanie jamais
fermée.

Reste le sens de l'emprunte sur une terre légère et s'ouvrent d'autres
traces que je ne peux dire.
Puis je me dis qu'il ne peut plus rien se prononcer.

Le visage est las.
L'expression est à la douleur.

Publicité
19 décembre 2012

Sa main.

Les manuels ont ce geste particulier : la paume est un recueillement qui ne recueille pas ce qu'ils veulent, mais ce qui est à prendre pour leur travail, c'est rond, carré, anguleux, râpeux, doux, il vient un temps où ils ne se posent plus la question, ils prennent, c'est leur labeur, la main s'est faite raison, une douleur très souvent, mais c'est passée ailleurs ( la douleur), alors ils enrobent et posent, sans plus se poser de questions parce que la réponse est dans leurs mains qui posent au delà de leurs gestes.

la-patience-du-jardinier

 

18 décembre 2012

La laine et le tourbillon.

Ce matin, lueur et flou du soleil perçant quelques vitres de l'appartement, je rangeais et triais le linge, comme on passe la saison à une autre, pour passer un peu le temps, dire ainsi que les choses sont un peu mieux à leur place.
Entre deux pulls d'hiver, je retrouvai ton gilet noir en laine, aux manches de dentelle transparente, quelques cheveux encore accrochés à la maille, l'une à l'envers, l'autre à l'endroit de mon regard.
Je le pris, l'ouvris, je fus tenté de le replier et l'oublier dans quelques recoins du bizarre...
Des deux mains je l'approchai doucement de mon visage, je fermai les yeux et plongeai en sa nuit profonde, humant d'une grande respiration les effluves encore présentes.
Un léger vertige tourbillonna en moi, comme un vent léger du désert fait danser la poussière sur les dunes ocres, mes yeux s'appuyèrent un peu plus sur la profondeur de sa couleur, juste pour esquiver une sueur de regard et me rappeler l'essentiel.

2705555-bleu-clair-tourbillon-design-pattern

 

17 décembre 2012

Sans le dire

J'aurais aimé te dire.J'aurais  aimé le dire..

J'aurais aimé dire.....

Capé d'imperméable et de banc assis, dans mes bras sinuer ce qu'il fallait dire, avec les cernes sous mes yeux pour te voir, que mes cheveux sont longs et l'imaginaire crie hier, alors tu m'aurais chopé crinière et hurlée dans la steppe où je cours, de toute façon.

J'aurais aimé sans le conditionnel, pour l'aimée, sans le dire de la condition d'aimer.

Toi.

 

loulaurie

 

17 décembre 2012

Ces cils

Un matin pâle d'hiver, fondus comme le sont les gris d'hier, entre-lacs et rivières, dans la clarté fragile des roseaux au bord des eaux, tes yeux clignaient le gel, la paupière absente et l'iris floue des brumes au matin coupant de froid.

Lola n'était plus là.

Le sommeil de la veille puisait le tiraillement du sens fatigué du sans dormir et surtout de  ne plus s'en dormir, au bord de l'eau et des rizières, le regard bridé de glace et d'effets en cristaux blancs cinglants sur tes cils.

Ces cils qui battent, fixes,le temps de se regarder...

Ces cils à toi, ceux qui me caressaient la joue en petites cicatrices vivantes.

Au bord de ta bouche, près de tes aspirations à mes mots lovés dans un silence approximatif.

 

picture

24 octobre 2012

Je vais aller voir le bosphore...

 
Ca passait mal ces derniers temps, trop de bagages, trop d'affection, trop de souvenirs, trop de symboles, trop de lest, trop de tout qui remplissait le rien.

"Je ne crois plus en rien" se disait-il...
Une négation qui venait contredire l'exprimé.
Etait-ce en ce tout qui s'opposait au rien qu'il croyait, ou c'était-il mis à croire en rien ?
Ca continuait à croire.
Avec son Bosphore chargé d'or...D'orient.
Passer à l'or de l'orient vers quelques fleuves sacrés qui frôlent l'ancien Pardès.
Rêveries d'anciennes vagues qui faisaient leur ressac des mots et des silences les traversants.
Il fallait passer au bord du rien, le croire pour ne plus y croire, le traverser en ce passage étroit pour
y croire à nouveau.
Mais tout laisser derrière soi...Le passage était trop étroit pour tous ces bagages du croire, tout laisser,
là, au bord d'une rive, ne plus entendre le chant de ce qui serait à venir, laisser les mots du croire choir d'eux-mêmes,
se déshabiller des mots liés à ce qu'ils croient, laisser le semblant des effets du sens, laisser...
Je me voyage.

"Je descendrai dans l'eau limpide
de ce torrent
très loin de ce ciel que je pouvais toucher
La montagne se fera plaine
et j'atteindrai le point précis
où le fleuve caresse la mer

Mais qui sait où le fleuve rencontre la mer."
 

21530


5 octobre 2012

Lettres pour la mort.

Ceci, n’est pas un premier livre.

Ceci, n’est pas la première page d’un premier livre.

Celles-ci ne sont pas les premières lettres de la première page d’un premier livre.

Il y avait une fois, un enfant, loin dans les souvenirs des premiers temps d’avant les livres qui lisait des mots pas encore inscrits, où peut-être seulement dans le nulle part de ses pensées. Mais était-ce des pensées si aucun mot n’y était inscrit ?

Il disait des mots qui n’étaient pas des phrases, des phrases pour faire un livre, parfois même il ne prononçait que des lettres, d’autres fois encore ce n’était que des sons qui ne disaient aucune lettre, des chuintements, des mélodies, des silences, des agencements épars entre ses résonnances et celles du dehors de lui-même.

Le vertige assemblait des éléments étranges, le vertige…Du  vide qui le séparait des autres, de ce qui l’entourait, vers quoi il tendait. Seuls les cyprès verts sombres qui se tordaient au bout du ciel semblaient lui répondre : Le vent…

Le vent emportait tout et insinuait des sons dans le par-tout, il lui suffisait d’un peu d’attention pour entendre ce qui n’avait jamais été écrit, venu de loin ce jamais, d’avant les créations, les récréations : la création…

La création, en ce temps-là, ne ressemblait à rien, le rien était tout, le tout se rassemblait en cortège de sons, de lettres, de mots, puis s’éparpillait dans une spirale ascendante, une plus forte que les autres, au grès du vent, de ses tourbillons, tourbillons qui éclataient à nouveau toutes les phrases, les mots, les lettres et emportaient les sons, loin de lui : silence….

Le silence étreignait ses lèvres, le silence aux lèvres étreignait les mots, les lettres résidaient en amont, parfois en aval, la coupure dans le flux des lettres se faisait à cet endroit précis d’une bouche au sceau de la marque de l’ange : pétrifié…

Pétrifié désignait, en cette absence soudaine, en ce flux arrêté, la constance de son attention à l’endroit d’une lettre précise faisant barrage pour toutes les autres, le plus souvent une voyelle, une vois-elle, en ses yeux à elle, une voyelle bleue, couleur de la mer qu’il n’avait pourtant jamais vu en ce temps-là du rivage si éloigné d’elle. Il fermait les yeux et inventait le sable de la création, mouvant, mouvante, la présence de son corps pouvait toucher la sensation d’une trace faite dans le sable, l’impression de la trace d’une première écriture qui s’effaçait dans le flux incessant du reflux de l’écume blanche.

Si les lettres s’écrivaient alors elles s’effaçaient aussitôt, dans l’immédiat et la constance des vagues qui venaient mourir à ses pieds. Les lettres étaient une caresse à sa peau dans leurs retraits furtifs, elles n’inscrivaient rien de plus que la sensation d’être en lui…Pour leur départ, ailleurs, diluées dans l’immensité de ce qui n’avait aucune limite, en mots, en phrases, défaits par l’effet du mouvement des eaux.

 

 

Le sec et l’humide abordaient cette Frange côtière en vis-à-vis, sans délimitation stricte, le mot séparation n’existait pas, alors, dans la pensée de l’enfant ou de l’enfance, mais le mouvement incessant du sens à l’orée de sa bouche ouvrait des onomatopées, des échos, des bribes de couleurs imagées, des images bridées dans le non-sens, le vent les emportait. Puis par effet des retours elles revenaient à son auteur, à hauteur de l’enfant qui les cueillait au creux de la paume de sa main gauche. Ils les regardaient, parfois elles faisaient volume puis s’aplatissaient pour prendre une autre forme, l’enfant soufflait sur cet imaginaire, les images s’envolaient alors plus loin, aucun mot ne pouvait les rattraper.

4 octobre 2012

A la renverse.

Elle tomba à la renverse de tous les auteurs de ses livres.

 

180284_3684596268285_1959485925_n

4 octobre 2012

Refaire le monde.

Ainsi écrivait petit mousse


Que voulez-vous faire plus tard ?
Refaire le monde, m'a-t-elle répondu, et elle était ailleurs. Elle ne pensait pas à ce qu'elle disait : elle était ailleurs.

Plus tard, je briserai le monde, et je le referai. Car c'est facile, quand on est deux.



J'ai rangé mes affaires, et mis mon manteau, car l'automne est là et a amené avec lui ce vent léger qui dérange. Elle, est restée là, assise à sa table à regarder dehors tandis que la classe se vidait. Je ne savais pas quoi faire, et j'ai juste posé cette question : Alors, tu es déjà en train de refaire le monde ? et j'ai souris, un peu.

Je te vois dans la cours, tu es beau, tu es beau, j'ai voudrais te dire Viens, on va courir dans le ciel pour voir jusqu'où vont les oiseaux !, te prendre la main et t'embrasser... Viens, on va mesurer la taille de la vie ; goûter les nuages sucrés qui font les dents bleues, courir dans les champs l'hiver et sentir le vent glacial nous rougir les joues...



Elle n'a pas répondu, elle regardait dehors, ailleurs, vers quelque chose je crois, que je ne comprenais pas... je suis sorti de la classe et je suis rentré, dans ce vent gris...

Et je te regarde marcher dans la cour, mais soudain tu disparais à l'angle d'un mur, tu disparais, attends-moi... tu n'es plus là, j'ai de l'eau salée sur les joues, attends-moi...

Je veux sortir et courir derrière l'angle du mur, et courir à travers les questions des autres qui demandent Pourquoi l'amour ? Que penses-tu de l'amour ? Que t'évoque l'amour ? Pourquoi aimes-tu ?, courir à travers ces fantômes opaques qui ne savent que poser des questions ; te rattraper, te prendre la main, t'embrasser, j'ai de l'eau salée sur les joues, attends-moi...

Mais tu es là, à la place de la porte, devant la porte, à l'intérieur de la porte, à la place de la porte, tu es là, derrière l'angle du mur c'est ici, cette classe triste, j'ai de l'eau salée sur les joues, que le vent froid sèche car tu m'emportes déjà, moi dans ta main, tu m'emmènes en courant vers ailleurs, nulle part, ailleurs, l'autre monde, celui qu'on va construire, les joues rougies pas le vent



Le lendemain, sa place était vide... ses yeux n'étaient plus là, fixés sur dehors, son regard n'était plus là, plein de peine, plein de vide... je ne l'ai jamais revue

Elle était partie, refaire le monde .

3 octobre 2012

L'adulescence

 



Le sable s'étendait comme un linceul de lumière blanche, le sel serrait les silices sur la précision de la chaleur terrifiante, l'écume bavait son heure à chaque seconde sur un bleu très primaire .
Au loin un pêcheur de tellines cassait du dos et de la peine : un sillon dans l'espace de son corps.
Assis au bord du sec et de l'humide, un vertige de rien m'envahissait, les pupilles aiguisées sur l'acquis et le perdu.
Lumière trop crue, sensation inerte, silence des cadences en vagues, au loin derrière des chevaux noirs saccadaient le sol souple, scandant la course, la furie et la folie.
J'ai pris la seule lame de rasoir qu'il me restait, elle a fendu mon index d'une franche décision, le doigt songeur s'est mis à inscrire entre l'ocre blanchi et le rejet de l'indécis.

Nuances carmine et vermillon sur un secret de terre, d'eau et d'espace fermé, un mot s'est fait couleur : rien.

 

warhol_kevan

 



28 septembre 2012

E.Je vais

"Lettre aux pompons"...
...' au bon vent...
des vagues...
au ciel

Doit-on se méfier du stylisme ?
mes plis en godets,
l'ombre bleue de mes oreilles,
ou de mes pendants d'oreilles.

Peut-être, trop d'ombre bleue, trop de plis, trop de godets, trop de suspension aéronautique, trop de vent sur la coursive, trop d'écume sur la passerelle.

mais pourrions-nous compter sur un changement de cela ? une météo appaisée ? un temps de croisière ?

Comment allez-vous ?
Je vais, moi, entre large et rivage

Baggage_Belt

27 septembre 2012

L'un

l'in-fini l'en-fant. L'en-fin...
Reste... à accomplir – toujours quelque attente à toucher au plus près de ce que se pourrait être ; fait vaciller la posture devant ce qui pourrait être un tissus, support à se représenter quelque pensée tendue vers l'in-fini.
Reste. Infini du mouvement – palpite s'étire vacille... Respire


Vignette.

infini-trans

 

26 septembre 2012

Je restai un peu abasourdi par cette simple

Je restai un peu abasourdi par cette simple phrase : vivre à 200 à l'heure.J'avais en images des trains rapides qui me surgissaient de toutes parts, des locomotives rectilignes traçant des lumières rugissantes sur la surface de mon corps, des courbes explosives explorant temps et espace, puis...
Me reposant à l'écart des mouvements, ressentant à nouveau le faible écart du temps qui passe et la passe de mon tempo, j'entendis à nouveau résonner cette phrase : vivre à 200 à l'heure...vivre à deux cent à l'heure...vivre à deux sang à l'heure....vivre à deux sang à leurre...vivre à deux sens à l'heure....vivre à deux sans l'heure...vivre à deux...vivre...Le crépitement des voix craquelées du hall de gare m'assaillit à nouveau : n'avais-je point vécu à la bonne vitesse ?

Fébrile, la transpiration glissante sur le front, je regardai rapidement en arrière : personne n'essayait de me rattraper, je pouvais marcher à nouveau au rythme de mes diachronies furtives, rapides, se déposant en lenteur sur des ma
rgelles inconnues. 

24 septembre 2012

Nouage.

Il était

macramedsdemi-cl-01-copie-1

tant de se lover que cela en fut beaucoup trop
La feuille morte au vent volée de la tulle du temps venté qui troue le ciel en stries obliques ourlées

24 septembre 2012

Réflexion.

A propos des mots...

« […] les représentations de chose constituent la ressource métaphorique inépuisable de création libre – création poétique de sens.
C'est alors qu'on peut s'interroger sur la fonction que prendrait l'écriture – en quelque sorte entre représentations de chose et représentation de mot. Que l'écriture soit entre les choses et les mots revient à en faire un acte d'effraction et de passage et ainsi à lui reconnaître le pouvoir d'exister essentiellement comme métaphore. […]
Et si l'écriture n'était que transcription matérialisée d'une écoute sans entendre, rien ne saurait empêcher de traiter les mots comme des choses sonores que l'inconscient n'aurait aucune raison de refuser. [...] Ecrire c'est frayer aux choses leur temps dans le silence et confier ainsi aux mots le pouvoir de les dire – du silence – dans ce qu'elles sont. [...] »

Pierre Fédida, L'absence, p. 43, 44.

24 septembre 2012

Zest.

Ainsi sera ton souffle et le vent
Heureux hasard d'un temps jadis
Qu'effleure le silence émouvant
Des mots vers tes abysses

Partir ne dit pas la douleur
Imagine nos pas dans la neige
Ils crissent l'envie de nos couleurs
Répandent nos désirs en arpèges

Histoires d'avancer encore un peu
D'inscrire le silence en zig et zag
Au creux d'un lien à deux
Là où s'efface les traces et la vague

Vague à l'âme de la source
Des bruits furtifs en souvenirs
De nos amours qui font la course
Ne voulant plus d'un devenir

Double silence en bordereau
Cachet de cire aux lèvres jointes
Nous laissant épars sur le carreau
Loin du regard et des étreintes

Tu seras à nouveau le souffle et la vie
L'imaginaire contre la peur
Le désir fondant le ciel dans un lavis
Le temps du lien et des passeurs
 
Ainsi sera l'avant de ton élan
Heureux bazar d'un temps calice
Qu'effleure le bruissant et l'éprouvant
Des mots vers tes malices

Partir ne dira que l'ailleurs
Imagine nos pas de fa solfège
Ils crient l'envie de nos pâleurs
Tracent le plaisir en neige

Histoires d'allumer encore un feu
Brûler les silences qui élaguent
Du crépitement dé-lire en eux
Là où brille l'extase de leur langue

coeurs

Publicité
1 2 3 > >>
Semblantderien@orange.fr
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 3 342
Newsletter
Publicité